Un océan et plus de 8 000 kilomètres les séparent. Un Cubain de Camaguey, un Sarde de Berchidda. Ils étaient faits pour se rencontrer. Deux insulaires viscéralement tournés vers le monde. Ces deux-là vont puiser ailleurs leur inspiration.
Omar Sosa, le Cubain, est pianiste mais a commencé après son éducation musicale comme percussionniste. Il s’inspire de l’immense patrimoine musical de son île, mais plus généralement des rythmes afro caraibéens et de la musique urbaine comme du hip-hop.
Paolo Fresu le Sarde est trompettiste et bugliste, influencé par Chet Baker et Miles Davis. Tous les deux, musiciens prolifiques. Des dizaines de disques et des centaines de collaborations.
C’est sur la route, celle des tournées, qu’Omar et Paolo ont fini par se percuter. Par hasard dans un festival européen qui les programmait. Quelque temps plus tard, en 2006 Omar Sosa invite Paolo Fresu à partager la scène à Hambourg. De cette collaboration magique, naîtront deux albums : un live en 2006 et «Alma», petit bijou sorti cette année qui sera le fil rouge de leur concert de ce soir à l’Astrada.
Sur «Alma», le dernier d’entre eux, le pianiste et le trompettiste ont choisi de faire appel au violoncelliste et arrangeur brésilien Jaques Morelenbaum, compagnon de route du célèbre pianiste Antonio Carlos Jobim. En résultent quatre compositions très réussies (S’inguldu, Alma, Crepusculo). Ce soir, Morelenbaum ne sera pas là. Une histoire de maisons de disques qui n’est pas encore tombée d’accord. Mais les deux artistes d’Alma (l’âme en espagnol) qui conversent dans la langue de Cervantes (l’espagnol est très parlé en Sardaigne) «Nous avons un très bon feeling quand on joue avec Paulo. Lui et moi avons des racines différentes, mais nous jouons avec la même âme.»
La délicatesse des interprétations de Fresu et Sosa, leur complicité, la richesse de leur jeu donnent à l’écoute une impression de danse dans leurs échanges musicaux. Une danse à l’âme latino-méditerranéenne.
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