Un documentaire riche de nombreux témoignages met en lumière l’étonnant pianiste Michel Petrucciani. Jazzman fougueux et artiste vivant à un rythme effréné.
Dans l’histoire du jazz, Michel Petrucciani restera, à l’instar de Django Reinhardt, comme l’un des rares interprètes français à connaître une gloire internationale. Disparu à 36 ans le 6 janvier 1999, le pianiste aura surmonté un terrible handicap physique -l’ostéogénèse ou maladie des os de verre-qui bloqua sa croissance (il mesurait à peine un mètre) et toujours le fit souffrir.
Michael Radford, réalisateur comblé de « Il Postino », auteur de nombreux documentaires pour la BBC, évoque ce destin peu commun avec une rigueur qui ne laisse dans l’ombre aucun des aspects-les plus lumineux et les plus sombres- de cette forte personnalité. Les documents présentés-extraits d’interviews et de concerts de Michel, témoignages d’une quarantaine de ses proches- révèlent un musicien hors pair, un travailleur acharné, et un homme vivant à 150 %, blagueur, séducteur et qui jamais ne se plaignait. « Il était pétri de musique », se souvient une voisine de sa ville natale d’Orange. « La première fois que je l’ai entendu en concert, je suis resté collé au plafond » confie Francis Dreyfus, son dernier producteur.
Sans tomber dans le sentimentalisme ni le sensationnalisme, Michael Radford, qui n’a jamais connu Michel, nous fait découvrir un incroyable musicien et un incroyable être humain. Les puristes du jazz regretteront certes que l’identité des témoins ne soit pas indiquée par une incrustation sur l’écran mais c’est une volonté artistique délibérée du réalisateur.
Michel Petrucciani, documentaire de Michael Radford, 102 minutes.
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